Pourquoi ne boit on plus de Bordeaux au restaurant ?
Pourquoi s’accrocher à des codes obsolètes, à une
communication hors sol ?
Pourquoi ne pas accepter que le château, la nomination
grand vin, le millésime, les tanins, l’élevage sous-bois et toute
forme d’imitation de grand cru raté appartiennent à une
époque révolue ?
Et si Bordeaux retrouvait son ADN ?
Bdx le jus est une tentative.
Assumer la noblesse d’un statut de petit vin, accessible,
destiné au plaisir immédiat.
Fruité, facile, digeste, tout en portant haut et fort l’histoire et
la culture d’une région, le message des sols argilo-calcaires
sans filtre, à travers l’assemblage du Merlot et du Cabernet
franc.
Rien de nouveau, une épure, une redéfinition de personnalité
assumée, pour embrasser une époque nouvelle, respectueuse
de l’environnement avec un packaging éco responsable et
une juste rémunération des vignerons.
Stéphane Derenoncourt
Fiche technique
VIGNERON : Alain Tourenne, Château Beynat
TERROIR : Coteaux argilo-calcaires, Saint Magne de Castillon
ASSEMBLAGE : Sémillon, Sauvignon blanc et Sauvignon gris
HABILLAGE : Vision écoresponsable, contenants et matières bouteille bordelaise légère, capsule courte.
ÉTIQUETTE : La fraîcheur au service de l’éclat du vin, un dessin intense et rond qui dit la profondeur du sémillon et des cépages assemblés. Le noir et le blanc qui contrastent, comme une musique. Quatre variations d’un même modèle, en série. Un jeu entre l’unique et le multiple, qui renvoie au vin qui n’est jamais vraiment différent mais jamais exactement le même.
CONSEIL TECHNIQUE : Derenoncourt Consultants
JUNKPAGE 121 / MAI 2025 page 43 par H. Clemens :
On retourne voir l’arpenteur génial, le vigneronconsultant Stéphane Derenoncourt pour son Bdx le jus, volume deux, un blanc cette fois-ci. L’auteur de ces lignes s’était arrêté ici même sur Bdx le jus rouge, vin manifeste et désosseur de certitudes viniques, chantant les louanges d’une quille à 10 €, d’un vin de zinc droit, de fruits sémillants et frais. L’enjeu pour ce vin des coteaux argilo-calcaires de Saint-Magne ? Définir les codes d’un blanc auquel un sémillon gras et des sauvignons blanc et gris pleins d’allant et mûrs donneraient une étoffe et une profondeur gourmande et complexe à la fois. À l’indéniable patte bordelaise. Il fallait pour cela se défaire des vilains oripeaux d’arômes thiolés, ainsi que de cette tendance à ne produire que des blancs techniques et sans âme ; réservés à l’étroite saison des apéros sous la tonnelle et autres bourriches d’huîtres. Un blanc de réconciliation qui lorgnerait plus vers la Touraine que vers Pessac et instillerait en nous l’idée que Bordeaux n’a rien à envier aux Ligériens. Mission accomplie avec ce nectar aux effluves de plantes d’eau et d’ortie sur un lit de fragrances de miellat. La bouche propose un parfait équilibre entre gras et fraîcheur. La finale permet de revenir sur des notes de miel, de zestes d’orange et d’expressions de quinine. Une réussite radicale qu’on doit aussi à son co-auteur et aux vignes d’Alain Tourenne du Château Beynat.